Je reprends mes chroniques de l'empire des Sombres pour nous permettre de nous évader de ce monde effrayant dans lequel nous sommes plongés, en traitant le mal par le mal :
Voici la première partie de cette chronique, intitulée le rêveur
Pendant plusieurs jours de gros nuages de cendres
Grommelèrent au-dessus du hameau de Sféranc
Il était interdit de sortir sans un masque respiratoire
Et toutes les ouvertures des maisons devaient être calfeutrées
Locus Templos dut prendre son mal en patience
Il ne pourrait se rendre dans la capitale de l'empire des Sombres Pronchibour
Tant que les vents souffleraient du sud-est c'est-à-dire de la mer des cendres
Il espérait qu' ils ne dureraient pas au point de lui interdire de s'y rendre
En effet chaque habitant de l' empire disposait d'une période précise
Pour obtenir l'autorisation d'y séjourner
Au-delà de cette période il était vain de l'espérer
Et l'on risquait même une amende
Enfin, les vents cessèrent les nuages devinrent blancs
L'air devint doux et respirable
Locus Templos prit sa valise bien rangée
Avec tout le nécessaire pour un séjour d'une semaine
Les habitants de l'empire des sombres n'avaient pas le droit à un séjour plus long
Sauf cas particulier
Ils devaient se munir de tout le nécessaire y compris pour leurs besoins alimentaires
Et bien entendu de leur passeport et carte d'identité
Depuis le hameau de Sféranc jusqu' à la capitale Pronchibour il fallait compter
Sur un voyage de quatre jours en glisseur
Si les vents étaient favorables et jusqu'au double s'ils ne l'étaient pas
Locus bénéficia de ces vents favorables
Il lui fallut ensuite six jours pour faire viser son passeport à l'entrée de la ville
Tant la foule des habitants désirant séjourner à Pronchibour était grande
D'autant qu'il n'y avait qu'un seul bureau pour les dits visas
Après avoir rempli tous les questionnaires il fut enfin autorisé à pénétrer dans Pronchibour
Il fut immédiatement saisi par l'intensité non seulement du brouhaha qui régnait
Mais par une sorte de pression inconnue qui lui écrasait la poitrine
Et lui rendait la respiration difficile il manqua avoir un malaise
Un agent le voyant tituber s'approcha pour le verbaliser
En constatant la respiration difficile et saccadée de Locus Templos
Il comprit qu'il n'avait pas affaire à un habitant de la capitale mais à un forain
Il lui indiqua une officine où il pourrait se procurer un remède
Qui endiguerait son malaise
Le pharmacien lui assura que la potion qu'il lui prescrivait était uniquement à base de plantes
Dont il énuméra les noms exotiques
Cardamone, Spirella, Falortie, Flaminia, Ardémonia, Colavinie
Sans oublier l'Illivitie et la Phalaenophilia
Aux vertus apaisantes mais pas uniquement fit-il avec son sourire d'octuple
Qui troubla Locus Templos qui voyait pour la première fois un octuple
C'est-à-dire un habitant de l'empire munis de mains à huit doigts
Dans son hameau il n'y avait comme non-conforme
Qu'un individu sans oreilles dont il dissimulait l'absence par un béret enfoncé sur sa tête
Une fois avalée sa potion dans l'officine
Locus Templos constata que sa respiration s'apaisait
Il remercia l'octuple et sortit
Immédiatement la même pression qu'auparavant s'appesantit sur lui
Mais sa respiration resta fluide
Il demanda à un passant où se trouvait l'hôtel où il avait réservé un lit
Celui-ci ne put le renseigner
Un autre lui donna l'impression que cet hôtel n'existait pas
Après plusieurs tentatives pour trouver son hôtel
Il dut se résoudre à l'évidence
Cet hôtel soit n'existait pas soit sa notoriété était nulle
Pourtant il était sûr d'y avoir réservé un lit
Il était sûr que c'est à Pronchibour qu'il était situé
Pour avoir consulté le catalogue reçu à sa demande avec le formulaire de réservation
Il chercha un agent de police
Pendant plusieurs heures il erra dans la ville sans en rencontrer un
Dans cette capitale immense de cet immense empire des Sombres
La sécurité semblait aller de soi sans recourir à d'importantes forces de l'ordre
Semblait-il
Il faut dire que les peines encourues dans l'empire était fondées disait-on
Sur une jurisprudence remontant à la Phala-charia
Dont on ne savait pas trop de quelle civilisation elle était originaire
Si l'on ne savait que trop que l'ablation des membres et des organes des sens en était la base
Sans compter la mort par crucifixion
Dont on ne savait pas non plus de quelle civilisation elle était originaire
Si on ne savait que trop que les juges des Sombres y avaient ajouté une fioriture
La crucifixion inverse c'est-à-dire la tête en bas
C'est au moment où il commençait à désespérer et envisageait de dormir sur un trottoir
Que Locus Templos avisa un agent
Il s'approcha et lui demanda respectueusement comment il pourrait atteindre son hôtel
L' agent paruit surpris
Il n'avait jamais entendu parler dudit établissement
Il demanda à Locus de le suivre et le conduisit dans un local délabré
Qui semblait servir de poste de police
Puisque l'on pouvait y voir plusieurs individus enfermés littéralement dans des cages
Où ils ne pouvaient bien entendu ni se tenir couché assis ou debout
Mais dans une position impossible à décrire mais aussi à supporter
A entendre les cris de souffrance et à voir les grimaces des malheureux
Taisez-vous hurla l'agent
Le silence se fit instantanément
Locus Templos frissonna
L'agent se tourna vers lui
C'est tout ce que je peux vous offrir pour passer la nuit ces cellules de dégrisement
Lorsqu'il vit le regard affolé de locus il affirma qu'il plaisantait
Je vais consulter le registre des hôtels de Pronchibour
Ce qu'il fit
Au bout de plusieurs minutes il s'écria je vois
Il se tourna vers Locus
Je doute que vous puissiez atteindre votre hôtel aujourd'hui
La journée est trop avancée l'hôtel trop éloigné
Je vous propose d'occuper un lit que nous tenons à la disposition
De personnes dans votre cas.
Venez il lui montra une sorte de lit de camp voilà votre refuge pour cette nuit
Les cris des détenus avaient repris
On entendit des bruits de coup de matraque de nouveaux hurlements puis le silence
Rassurez-vous vous pourrez dormir tranquille
Périodiquement un collègue est chargé avec sa matraque de leur apprendre à se taire
Bon je vous quitte j'ai fini mon service
Resté seul Locus Templos s'allongea sur le lit
Il ne trouva pas le sommeil de toute la nuit d'autant que périodiquement
Les détenus se remettaient à hurler
Puis se taisaient à force coups de matraque
Au matin il fut bien en peine de dire pourquoi il se trouvait dans ce local de police
Ce qui entraîna cette mésaventure qu'à la question d'un agent
Que faites-vous ici
Incapable de répondre il se retrouva dans une des cages
Qui venait d'être libérée par le citoyen qui y avait cuvé son vin toute la nuit
Très vite les douleurs devinrent insupportables
Il cria qu'il n'avait commis aucun délit
Qu'on n'avait qu'à demander à tel agent confirmation