J’ai suffisamment déjà critiqué l’incapacité des autorité musulmanes en France à prendre sans compromission leur distance avec un islam wahhbito-salafiste, anti-chambre du terrorisme, quoiqu’on en dise,
alors que l’on a dans le coran tous les versets pour contredire cette interprétation rétrograde, littéraliste :
pour saluer aujourd’hui l’ événement que constitue la proclamation de la mosquée de Paris qui rompt résolument avec cette vision d’un Islam fermé, communautariste, plan incliné qui mène une partie de notre jeunesse vers la rupture avec notre/leur communauté nationale, notre/leur culture, notre/leur histoire et pour finir au désastre du terrorisme alors que « La France doit être une chance pour tous ».
Cette proclamation est importante parce qu’enfin est proclamé un Islam en France compatible
avec notre culture judéo-chrétienne, les valeurs de la Renaissance et de la République
Ma seule réticence va dans le préambule au paragraphe qui fait mention de l’ islamophobie et de l’islamopsychose :
« Elle (La Grande Mosquée de Paris) est soucieuse de la montée en puissance, au sein de la société française et parmi tout un pan de ses élites politiques, médiatiques et intellectuelles, d’une extrême diabolisation de la minorité musulmane : l’islamophobie. Cette dernière est la conséquence de l’islamopsychose, qui est une représentation délirante, c’est-à-dire déconnectée de la réalité, de ce que sont réellement l’islam et les Français de confession musulmane. »
Cette Islamophobie et cette islamo-psychose ne sont pas déconnectées de la réalité mais sont en fait malheureusement connectée avec une réalité qui est celle de cet Islam barbare de Daesh mais pas seulement comme le soulignait le maréchal Al Sissi le 28 décembre, devant l’ université Al Azhar du Caire qui fait référence en matière d’ Islam sunnite, d’un Islam fermé, rétrograde, littéraliste, communautariste qu’il qualifie à juste titre d’idéologie :
« je voudrais répéter que nous ne faisons pas assez concernant le véritable discours religieux »
« Je parle d’un discours religieux en accord avec son temps. »
« Il est inconcevable qu’en raison de l’idéologie ( un Islam rétrograde, fermé, littéraliste, communautariste) que nous sanctifions, notre nation dans son ensemble soit source de préoccupations, de danger, de tueries et de destruction dans le monde entier. Il est inconcevable que cette idéologie… Je ne parle pas de « religion » mais d’ « idéologie » – l’ensemble des idées et des textes que nous avons sanctifiés au cours des siècles, à tel point que les contester est devenu très difficile. On en est arrivé au point que [cette idéologie] est devenue hostile au monde entier. Peut-on imaginer qu’ 1,6 milliard [de musulmans] tuent une population mondiale de 7 milliards pour pouvoir vivre [entre eux] ? C’est impensable. »
« Vous ne pouvez y voir clair en étant enfermés [dans cette idéologie]. Vous devez en émerger pour voir les choses de l’extérieur, pour vous rapprocher d’une idéologie réellement éclairée. Vous devez vous y opposer avec détermination. »
La proclamation de la Mosquée de Paris va dans le sens prôné par le maréchal Al-Sissi demandant à l’ Islam de faire sa révolution et de choisir un Islam ouvert, éclairé, religion de paix et non de guerre.
Pendant ce temps, les pays musulmans, dans notre cas l' Egypte, sont toujours dans ce rapport de force entre autorité religieuse et autorité politique pour décider qui des religieux ou du gouvernement civil doit définir les règles qui doivent s’appliquer à la société : Ainsi, les autorité d'Al Azhar viennent de prendre position publiquement sur deux sujets importants pour l’ Egypte : le statut des non musulmans et la répudiation.
Or, dans le premier cas, le statut des non-musulmans, nous avons cette évolution demandée par le maréchal Al-Sissi d’ un renouveau du discours religieux sunnite, en effet, dans une déclaration télévisée, vendredi 13 janvier, le cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, a qualifié d’« anachronique » le statut de protection-domination (dhimma) des minorités religieuses dans les États majoritairement musulmans, ainsi que l’imposition de la jizya, taxe qui est la marque de leur statut d’ infériorité.
Les chrétiens en Égypte sont des citoyens égaux en droits et devoirs aux musulmans.
Dans l’ autre cas, celui de la répudiation, nous avons un fin de non-recevoir de l’ autorité sunnite. le Conseil supérieur des oulémas, au nom du « consensus des savants », a rejeté la proposition du président égyptien de réformer le divorce. « Le divorce oral […] établi pour les musulmans depuis le temps du Prophète […] doit être autorisé sans avoir besoin de formalisation ou d’homologation écrite », a affirmé l’instance religieuse dans une déclaration écrite.
« Si l’on regarde attentivement l’argumentation déployée, on s’aperçoit en réalité que ces deux déclarations s’inscrivent dans la même logique », remarque l’historien Dominique Avon, professeur à l’université du Maine et co-directeur de l’Institut du pluralisme religieux et de l’athéisme (IPRA).
Dans le premier cas, le grand imam répond à des « hommes de religion », qu’il considère comme extrémistes, en contestant la pertinence visant à remettre en vigueur la jizya comme le fait Daech. « Ahmed al Tayeb se réfère à ce qu’il appelle la Constitution de Médine, que la tradition islamique fait remonter au prophète Mohammed lui-même, en affirmant qu’elle "ne faisait pas de différence entre musulmans, juifs et polythéistes […] dans l’Etat islamique". Selon lui, ce n’est que plus tard, et pour défendre "les pays de l’Islam" contre les agressions des "tatars et des croisés", que les musulmans ont "importé" d’autres pratiques de pouvoir », souligne le chercheur.
Il n’est donc pas question, ici, d’une évolution historique, mais simplement de proposer une « contextualisation » fondée sur la représentation d’un passé mythifié, des vertus de « la société parfaite », celle de Médine.
La même logique de référence à ce passé mythifié étaye la réponse négative au président al Sissi dans sa volonté d’interdire le « divorce oral entre personnes mariées sans formalisation, ou sans la présence d’un clerc officiellement habilité » au nom de l’établissement de cette pratique sous la guidance de Mohammed lui-même et des « dispositions de la sharî‘a ».
On le constate, la plus haute autorité sunnite se montre très rétive à toute interprétation ouverte du coran et de la sharia se confinant dans un passé mythique où la référence indépassable est celle de la société mythique parfaite de Médine sous la guidance de Muhammad érigé plus qu' en prophète guidé par Allah mais quasiment à Allah même.
On ne peut qu'être inquiet pour l' Islam en France et cette proclamation de la Mosquée de Paris qui essaie d'imposer une interprétation ouverte du Coran et du message d' Allah, l' ombre portée de plus d' un milliard de musulmans sunnites, enfermés dans une interprétation fermée et communautariste de l' Islam ne prévaudra-t-elle pas ?
Deux articles qui ne sont pas dans le dessin ci-dessous : vers un Islam ouvert :
11. Allah a créé l'humanité en la voulant fraternelle. Tout musulman doit donc militer en toutes circonstances pour la paix et contre la guerre, pour la fraternité et contre le racisme, pour les paroles de concorde et contre les paroles de haine.
20. Dans sa vie quotidienne, tout musulman doit faire preuve de tempérance et chercher le juste milieu.