Nous voila de retour dans la réalité de l'empire des Sombres, c'est-à-dire dans ce monde de l'incertitude qui est aussi notre monde.
Après
Vers le bourg voisin
http://fablehaikus.over-blog.com/2013/10/voyage-dans-les-brumes-de-l-%C3%AEle-de-l-incertitude.html
L'inspection
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Le protocole
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Les intrus
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La digue
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En descendant le fleuve de sable friable du temps
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Les têtes de pierre
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Le rêveur
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Les pèlerins de la mer des cendres
Craquements dans l'empire des Sombres
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Le restaurateur des guerres anciennes
Pour mieux supporter ces jours de pluies de ce début d'année 2014 voici :
Les routes de glace
*
Comme chaque année en novembre la température baissa brutalement
Le blizzard se mit à souffler chargé de cendres
Noircissant le jour au point que les habitants de l'empire
Qui sortaient devaient se munir de lampes
*
Les établissements de luminothérapie ne désemplirent plus
On se rapprocha du pic de suicides
Au-delà du 60° de latitude nord la mer des cendres commença à geler
les routes de glace du nord purent donc rouvrir
*
Les îles perdues au milieu de la mer des cendres
Pouvaient donc de nouveau être approvisionnées
Les routes de glace furent balisées et
La noria de cargos glisseurs commença
*
Après que les pilotes aient été soigneusement sélectionnés
Tore Farésine fut fut l'un d'entre eux
Jusqu'à cette année il pilotait des cargos glisseurs
Dans les régions tempérées
*
Où la seule difficulté résidait dans les sautes de vent
Qui parfois immobilisaient pendant plusieurs jours les cargos
Les pilotes étaient alors contraints de vivre dans leur cabine
Parce qu'ils étaient responsables de leur cargaison
*
Il avait posé sa candidature pour les routes de glace du nord
Par goût du risque et parce que la paye était incomparablement meilleure
Trois ou quatre mois selon les saisons suffisaient pour gagner
De quoi vivre toute une année sans travailler
*
Il gagna donc Fartesiska le point de départ de toutes les routes de glace
C'était une ville d'entrepôts gigantesques
Dont la rue principale était bordée de restaurants, de bars et d'hôtels
Pour les pilotes du grand nord
*
Il y avait aussi des maisons du sexe bons moyens pour dépouiller
De leur pécule les pilotes de cargos glisseurs
La police était omniprésente pour éviter les désordres
De pilotes avinés ou mécontents d'avoir perdu leur solde dans
*
Une partie de poker de billard ou de bras de fer
Une bonne bastonnade et un séjour en cellule de dégrisement
Les remettait sur le droit chemin sans autre forme de procès
A l'aube ils s'empressaient de se rendre à l'office des affectations de cargaisons
*
A son arrivée à Fartesika Tore se présenta aux bureaux de l'entreprise
Pour laquelle il allait convoyer toute sorte de produits de machines de matériaux de construction
Là on lui présenta son co-pilote Pietros Vannatulios
Puisqu'il était novice sur les routes de glace il devait faire équipe avec un vétéran
*
C'était un géant bedonnant d'une soixantaine d'années
Avec une casquette en permanence vissait sur sa tête chauve
Il broya la main de Tore
Et lui annonça qu'ils devaient partir dans l' heure
*
Tore confia son bagage à la secrétaire
Et les deux pilotes se rendirent au garage où était stationné leur cargo glisseur
Le blizzard soufflait en rafales cendreuses
Dans le hangar Tore constata que leur véhicule n'en était pas à son premier transport
*
Les deux équipiers vérifièrent les patins la turbo-voile et les panneaux solaires
Puis Pietros vannatulios demanda à Tore de prendre la barre du cargo
Grâce à ses panneaux solaires l'engin avança lentement
Une fois hors du hangar le vent frappa la turbo-voile et il accéléra
*
Pietros indiqua à Tore où ils devaient effectuer leur chargement
Ils devaient charger deux énormes bulldozers
Il fallut pas moins de deux heures pour les hisser sur la plate-forme du cargo
Et les arrimer pour qu'ils ne glissent sur le plateau du cargo glisseur
*
Il y en avait pour au moins quarante tonnes
Tore demanda à Pietros si leur cargaison n'était pas trop lourde pour la résistance de la glace
Celui-ci répondit qu'ils le verraient bien
Qu'en cette période de l'année la couche de glace n'était pas des plus épaisses
*
Tore ne remarqua pas le sourire en coin de son coéquipier
Qui avait senti son inquiétude et qui malignement en vétéran qu'il était face à un bleu
N'avait pas cherché à l'apaiser au contraire
Ils avaient plus de quatre cent kilomètres à faire pour se rendre à destination
*
Soit deux jours de conduite sans s'arrêter
Excepté pour que les deux pilotes puissent se remplacer toutes les deux heures
Tore prit donc le premier quart
Il régla l'appareil de géolocalisation et le cargo s'ébranla
*
Dès qu'ils sortirent de la ville
les deux hommes découvrirent l'immensité grise de la banquise de la mer des cendres
Leur route était balisée par des balises luminescents lorsque les phares les éclairaient
Ils avaient intérêt à s'y maintenir la couche de glace
*
S'avérant au-delà des balises plus fine et par conséquent susceptible de craquer
Et de les engloutir corps et biens selon les propos de Pietros
D'ailleurs dans la progression du cargo Tore pouvait entendre des craquements sinistres
Annonciateurs lui semblait-il d'une rupture imminente de la couche de glace
*
Il serra les dents et au constat de la quiétude de son voisin
Qui avait basculé sa casquette sur les yeux pour faire un somme
Il s'efforça d'ignorer ces craquements et se concentra sur sa navigation
S'il n'avait pas eu l'appareil de géolocalisation et les balises
*
Il se serait vraisemblablement perdu dans ce désert gris uniforme et glacé
En abordant une longue courbe Tore sentit que le cargo échappait à son contrôle
Pour se mettre progressivement en travers de la route
Il eut le plus grand mal à redresser sa trajectoire
*
Il avait à peine réussi à rétablir celle-ci
Qu'il s' aperçut de la longue descente qui se présentait à lui
IL devait impérativement ralentir
Il avait pris la courbe à une vitesse un peu trop grande
*
Ce qui avait fait dériver le cargo et rendait aléatoire
Sa maîtrise dans cette longue descente
C'est à cet instant que Pietros qui en fait ne dormait pas
Lui dit de mettre légèrement le cargo en travers
*
En lui expliquant qu'il n'y avait pas d'autre cargo à l'horizon sur la route
Qu'il pouvait donc en utiliser toute la largeur
Ce que fit Tore le cargo avança en crabe
Ses patins accrochèrent la glace accentuant ses craquements
*
Mais ralentirent assez le cargo
Pour que toute menace de perte de contrôle disparaisse
Une neige cendreuse s'était mise à tomber à gros flocons
Les balais d'essuie-glace avaient du mal à l'évacuer du pare-brise
*
Tore avait la gorge sèche
Il demanda à Pietros une bière
Celui-ci décapsula la canette avec ses dents et la lui tendit
Tore apprécia le liquide qui le désaltérait
*
Il jeta un coup d'œil sur l'appareil de géolocalisation
Ils étaient sur la bonne route.
Il se traita d'imbécile intérieurement
Ils n'avaient pas croisé d'autres routes ni de carrefour
*
Il était impossible qu'il se fût égaré
Mais avancer dans cette sorte de brouillard cendreux
Où l'on ne voyait pas à plus de cinquante mètres
Lui donnait le sentiment de foncer vers l'inconnu
*
Malgré ses lunettes spéciales il commençait à avoir mal aux yeux
Il espérait bien que Pietros lui demanderait de prendre les commandes
Mais celui-ci s'était replongé dans sa somnolence affectée et
Volontairement il laissa passer l'heure de prendre son quart
*
Tore n'osa pas le réveiller il continua sa route
Elle était devenue bosselée et leur véhicule tressautait malgré ses suspensions
Ce qui risquait de provoquer un désarrimage des bulldozers
Au prochain arrêt il devrait vérifier si les lourds engins n'avaient pas bougé
*
Enfin Pietros daigna sortir de son sommeil affecté
Il poussa une exclamation de surprise
En constatant que cela faisait quatre heures que Tore conduisait
Il lui reprocha de ne pas l'avoir réveillé
*
Il avait mis ainsi en danger leur cargaison
Il serait obligé de faire un rapport
Puisque le mouchard révélerait qu'il n'y avait pas eu d'arrêt
Au bout de deux heures comme le prévoyait le règlement
*
Tore tira sur les freins mis à contre la turbovoile
Et leur cargo stoppa
L'arrêt sur ces routes de glace ne devait pas dépasser les deux minutes
Á partie de ce délai la glace risquait de céder sous le poids de leur engin
*
Ils effectuèrent leur permutation
Leur temps d'arrêt fut dépassa la minute
A cause de la vérification de l'arrimage des deux bulldozers
Rien n'avait bougé
*
Pietros prit la barre
Leur cargo s'ébroua dérapa se mit de travers
Avec aisance Pietros le redressa et accéléra
La visibilité avait encore diminué mais il connaissait sur le bout des doigts
*
Cette route considérée comme une des plus difficile
Il en avait d'ailleurs le record de vitesse depuis dix ans
Que personne n'avait pu améliorer
Tore ne put s'empêcher d'admirer sa dextérité et son audace
*
Quand il y avait une courbe il ne ralentissait pas
Mettait son cargo en travers pour la franchir sans encombre
Les patins faisaient voler des copeaux de glace
Il n'en avait cure bien au contraire au contraire un large sourire éclairait son visage
*
De même quand un véhicule se présentait sur la route
Il s'arrangeait pour faire tanguer la remorque en signe de bienvenue
Un coup de trompe le prévenait qu'il avait été reconnu
Grâce à cette figure qui était en quelque sorte sa marque de fabrique
*
La nuit était venue elle avait rendu la visibilité encore plus précaire
Malgré les puissants projecteurs additionnels allumés
Alimentés par les panneaux solaires qui avaient avaient rechargé leurs batteries
En dépit de l'absence de soleil une grande partie de la journée
*
Il était d'ailleurs impropre de parler de panneaux solaires
Puisque en fait le moindre rai de lumière qui frappait leur surface les activait
Autre avantage dans le brouillard ces projecteurs permettaient de voir arriver de fort loin
Le véhicule qui les croiserait dans plusieurs minutes grâce au halo qu' ils formaient
*
Dans la nuit le froid se fit plus intense
la température dans leur cabine chuta de plusieurs degrés
Tore aurait bien aimé augmenter le chauffage
Mais Pietros s'y opposa afin de ménager les batteries
*
Et de pouvoir s'en servir si le vent tombait ou changeait de direction
En mettant en marche les turbines de leur cargo
Pendant ses sommes Tore faisait toute sorte de cauchemars
L'un d'eux le mettait particulièrement mal à l'aise
*
Il était resté seul à bord du véhicule
Il ne savait où était passé Pietros
Son cargo était immobilisé il essayait d'en sortir en vain et constatait qu'à chaque minute
Qui passait il s'enfonçait un peu plus sous la surface de la mer des cendres
*
Une chape de glace l'emprisonnait
Sans qu'il puisse rien faire pour s'échapper
Devant le pare-brise il apercevait qu' avait commencé à s'agglutiner
Les spectres des précédents pilotes qui avaient disparu
*
A la suite du craquement de la route de glace qu' ils avaient empruntée
Il ne sortait de son cauchemar qu' au moment où
Les spectres qui avaient réussi à ouvrir la porte du cargo
Commençaient à le dévorer
*
Et qu'il les voyait arracher par pans entiers la chair de ses membres
Pietros qui avait constaté son agitation lui lançait un ironique bien dormi
Et poursuivait je suppose que tu ne veux pas prendre la barre tout de suite
De toutes façons ce n'est pas encore ton tour
*
Tore calculait que son sommeil avait été plus long que prévu
Qu'il avait laissé passer l'heure de son quart
Il proposait à Pietros de le remplacer
Mais il refusait en affirmant que cela les retarderait
*
Qu'il ne valait mieux pas
Car on avait toujours des surprises en arrivant à Tilversude
Faisait-il d'un air entendu
Tore ne lui demandait pas cette fois-ci quel type de surprise
*
Et il finissait par se rendormir malgré lui
Du fait du silence de Pietros qui lui avait signalé
Qu'il n'aimait pas qu'on lui parlât quand il conduisait et
De la monotonie du paysage cendreux dans lequel ils continuaient de s'enfoncer
*
Au cours de la nuit le vent se renforça
Projetant de gros paquets de neige sur le pare-brise
Tore se réveilla il ne distinguait plus les balises qui délimitaient la chaussée
Si ce n'est au dernier moment
*
Pietros ne ralentissait pas sûr de lui
Il est vrai que la route était dans cette partie rectiligne
Mais qu'en serait-il lorsqu'ils atteindraient le passage qui tournait
Pietros répondit qu'ils aviseraient
*
Qu' au pire l'un d'eux descendrait pour indiquer la route à celui qui resterait à la barre
Tore prit son quart
Pietros cette fois-ci ne fit pas mine de dormir
Il resta éveillé attentif à la route
*
Parfois il indiquait à Tore de pencher vers babord ou vers tribord
De son côté les balises étaient en effet plus visibles
Une ou deux fois Tore quitta la route
Pietros en observant l'appareil de géolocalisation le remit dans le droit chemin
*
Au matin la lumière fut à peine meilleure que pendant la nuit
Tore était déçu il avait compté sur le jour pour piloter plus facilement
Pietros le rassura en lui disant que pour une première fois
Il s'en sortait aussi bien que lui
*
Vers dix heures ils reçurent un message à peine audible de Tilversude
Qui leur annonçait qu'ils devaient s'attendre à quelques problèmes en y arrivant
Ils cherchèrent à obtenir de plus amples informations mais en vain
Nous devons être encore trop loin les communications passent mal fit Pietros
*
De toutes façons on a toujours des surprises à Tilversude
Et il raconta à Tore quelques mésaventures peu rassurantes
Vers midi ils croisèrent un convoi de plusieurs cargos qui filaient à toute vitesse
En ne respectant pas les consignes de distance
*
Ils sont trop rapprochés s'exclama Pietros c'est bizarre
S'il y a une règle que nous respectons tous
C'est bien celle des distances de sécurité
Personne n'a envie de plonger au sein de la mer des cendres
*
Est-ce qu'ils viennent de Tilversude demanda Tore
Cela m'en a tout l'air
En fin d'après-midi ils croisèrent un cargo arrêté
Il semblait n'y avoir personne à bord
*
Pietros intima l'ordre à Tore de s'arrêter
Le cargo courut un kilomètre sur son erre avant de stopper
Mais Pietros avait sauté bien avant l'arrêt du véhicule
Lorsqu'il descendit du cargo Tore ne le vit plus
*
Il se lança derrière lui vers le cargo arrêté
En approchant il se rendit compte qu' il commençait à s'enfoncer dans la glace
Il n'y avait personne à bord
Tore fit le tour du cargo pour retrouver Pietros
*
Il ne le vit pas
Peut-être était-il monté à bord
Ce qu'il fit malgré ses craintes de voir le cargo sombrer complètement
Pietros n'y était pas
*
Vu le danger peut-être ne s'était-il pas attardé et avait-il regagné leur véhicule
Il rebroussa chemin
Il poussa un soupir de soulagement en croyant apercevoir une silhouette
Qui lui sembla être celle de Pietros
*
Mais en arrivant au cargo il ne trouva personne
Il appela Pietros il n'eut aucune réponse si ce n'est celle des craquements de la glace
Leur glisseur commençait à s'enfoncer il devait le déplacer
Une fois qu'il jugea qu'il était suffisamment éloigné il stoppa
*
Il revint chercher Pietros dans les rafales de vent et dans la nuit qui tombait
Il avait pris heureusement une lampe
Il eut beau chercher appeler Pietros ne se manifesta pas
Que pouvait-il lui être arrivé
*
Il était inquiet il ne savait ce qu'il devait faire
Le mieux était de prendre contact avec Tilversude
Pour avoir des recommandations
Il brancha la radio mais il ne put obtenir la moindre communication
*
Il jugea qu'il ne pouvait abandonner Pietros
Il décida de faire demi tour et de revenir vers le cargo
De loin il s'aperçut qu'il avait disparu
Il avait dû sombrer
*
Il valait mieux qu'il ne s'approchât pas trop près
Il descendit de son véhicule et alla vers l'endroit où était précédemment le cargo
Déjà une couche de glace s'était reformée plus claire encore
Mais qui s'assombrissait à vue d'œil
*
Il s 'approcha au-dessous de la glace il crut discerner une ombre
Et flottant à côté ce qui pouvait être un corps
Mais il ne put en savoir plus
Il n'était que temps de regagner son cargo pour éviter qu'il ne s'enfonçât à son tour
*
Il le déplaça puis revint à pied dans un froid qu'il avait du mal à franchir
Il appela Pietros il n'obtint aucune réponse
Était-ce son ombre qu'il avait cru discerner sous la pellicule de glace
Il espérait que non
*
Il ne savait quelle décision prendre
Il tenta de nouveau d'avoir une communication avec Tilversude en vain
Il espérait qu'un cargo arriverait pour lui prêter de l' aide
Il n'en arriva pas
*
La mort dans l'âme et avec un sentiment de culpabilité
Il prit la décision de repartir avec son glisseur
D'autant qu' à cause du froid glacial il se sentait plus ses pieds
Et qu'il craignait qu'ils ne commençassent à geler malgré ses bottes thermiques
*
Plusieurs fois il songea à revenir sur ses pas
Mais la route était devenue difficile
Il ne se sentait plus la force de faire demi-tour et
Parce qu'il avait l'impression qu'il commençait à tourner en rond
*
Il lui sembla que le mieux était qu'il se rapprochât le plus vite possible de Tilversude
Peut-être pourrait-il établir une communication et
Prévenir que l'on lançât des recherches
Malgré tous ses efforts il ne put avoir de communication
*
Ce n'est que vers l'aube qu'il s'aperçut qu'il n'y avait plus de balises
Avait-il quitté la bonne route
Il vérifia sur son appareil de géolocalisation
Il était sur la bonne route
*
Il poussa un soupir de soulagement
Il commençait à avoir sommeil
Il devait lutter contre cette envie de dormir
Cela lui donnait la nausée soudain il se sentait mieux sa nausée l'avait quitté
*
Dans un sursaut il constatait qu'il venait de s'endormir quelques secondes
Il ne pourrait longtemps à lutter contre sa fatigue
Il lui fallait à tout pris se reposer
Pour cela il devait stopper son cargo
*
Mais vu son poids la glace ne tarderait pas à céder
Il ne pouvait dormir que quelques minutes
Il estima que cela serait moins dangereux que de s'endormir à la barre
Au risque d'avoir un accident
*
Il régla le réveil de l'horloge du cargo à quatre minutes
Puis il s'endormit immédiatement vu son état d' épuisement
Malgré la sonnerie tonitruante il eut du mal à émerger de son court somme
Il repartit non sans avoir constaté que la glace n'avait pas craqué d'un pouce
*
La fois suivante il s'accorda cinq minutes de sommeil
A son réveil il se rendit compte avec soulagement que la glace avait bien résisté
Il pourrait la fois prochaine augmenter la durée de son sommeil de quelques minutes
Il fut rassuré
*
Quand il dormit la fois suivante il vit Pietros
Celui-ci se trouvait près du cargo accidenté et
Lui faisait des signes qu'il ne comprenait pas
Puis qu'il identifia comme des signes d'appel
*
Mais au lieu de rebrousser chemin il continuait de s'éloigner
L' abandonnant à une mort certaine
Pourquoi accomplissait-il cette action
L'amertume qui lui glaçait le cœur le réveilla frissonnant
*
Il prit la décision après avoir cherché en vain
Á prendre contact avec Tilversude une nouvelle fois
De faire demi tour persuadé qu'il était à présent de retrouver son co-équipier
Mais il eut le plus grand mal à identifier le lieu où Pietros avait disparu
*
Il stoppa le cargo en descendit et appela
Il crut percevoir une réponse dans le lointain
Plein d'espoir il se dirigea vers le lieu d'où lui avait semblé parvenir les cris
Sa recherche anxieuse fut vaine
*
Elle avait été suffisamment longue pour que le cargo commençât à s'enfoncer dans la glace
Il eut toutes les peines du monde à le sortir de ce mauvais pas
Il alla plus loin descendit de son engin appela de nouveau Pietros
Derechef il lui sembla entendre des cris
*
Mais arrivé à l'endroit d'où ils avaient paru lui parvenir
Il ne trouva personne
La mort dans l'âme il regagna son cargo et reprit la direction de Tilversude
D'après ses calculs il pourrait l'atteindre dans 9 heures
*
Il ne voyait plus les balises de la route se succéder
Mais il ne s'en inquiétait pas
Son système de géolocalisation lui indiquant qu' il était sur la bonne route
En lui précisant qu'il atteindrait la ville au bout de 8 ou 9 heures
*
Il ne se formalisa pas de cette imprécision
Même s'il savait que ces appareils étaient d'une grande précision
Bien entendu il était tellement épuisé
Qu'il devait de nouveau s'arrêter périodiquement pour dormir
*
Il reprit courage quand son appareil de géolocalisation lui signala
Qu'il n'était plus qu'à une ou deux heures de Tilversude
Il pensa encore à entrer en communication avec la ville minière
Il ne put obtenir aucune réponse
*
Quel phénomène atmosphérique bloquait ainsi toute communication
Sans doute songea-t-il une tempête magnétique
On était dans des régions au climat excessif où se succédaient
Des événements atmosphériques hors norme
*
Enfin il crut apercevoir les premiers bâtiments de Tilversude
Il se rendit compte en avançant qu'ils étaient bien plus éloignés
Qu'il ne l'avait jugé au préalable
Et quand il fut assez proche il constata qu'en fait de bâtiments
*
Il n'y avait qu'un entassement de blocs de glace
Il vérifia sur son appareil de géolocalisation
Celui-ci indiquait qu'il était à Tilversude
Au lieu de l'entassement de bâtiments de hangars qu'il s'attendait à découvrir
*
Il n'y avait qu'une étendue de glace parsemé de blocs
Il réinitialisa son appareil de géolocalisation
Il obtint la même réponse
Il était à Tilversude
*
Il décida de pousser plus avant son cargo en vain
Il quadrilla la zone où devait être Tilversude sans résultats
Il tenta d'entrer en communication avec quelqu'un
Il n'obtint que quelques crachotements qu'il accueillit avec un espoir vite déçu
*
Il prit ses jumelles monta sur le toit de la cabine
Il n'y avait rien à l'horizon
Comme il était épuisé il décida de dormir
Il revit Pietros
*
Il l'appelait depuis le cargo accidenté
Mais soit il ne le voyait pas soit il avait décidé de l'ignorer
Et il s'éloignait en l'abandonnant
Ce qui le plongeait dans un sentiment de culpabilité
*
Dont il était heureux d'être débarrassé en se réveillant
Même si l'amertume de ce sentiment continuait à vrillait son cerveau
Que devait-il faire
Il prit la décision de revenir à Fartesika
*
Au préalable il tenta de communiquer avec le puissant émetteur de la ville
Sans résultats il était perplexe
Il n' avait aucune explication pour expliquer ce qui lui arrivait
Il repartit vers Fartesika
*
Son appareil de géolocalisation refusa de s'orienter vers la ville
Malgré plusieurs réinitialisations
Il fouilla la cabine pour trouver un antique sextant
Il n'en trouva pas
*
Son espoir était qu'en revenant vers Fartsesika
Ils croiserait d'autres cargos
Sur sa route à plusieurs reprises il lui sembla en apercevoir
Mais il ne put ni les rattraper ni entrer en communication radio avec eux
*
Cela le rassura au moins il était dans la bonne direction
Bien entendu de balises il n'était plus question
De ce fait les voies qu'il empruntait étaient plus chaotiques
Après plusieurs jours la nourriture vint à lui manquer
*
Il commençait à avoir des vertiges
Il lui semblait qu'il tournait en rond
Qu'il était déjà passé par là
Il regretta de s'être engagé comme pilote des routes de glace
*
Il était tellement épuisé désorienté qu'il stoppa son cargo contre un grand bloc de glace
Qui indiquait une épaisseur de la banquise plus épaisse il pouvait se laisser aller
Il s' endormit sans coup férir
Sans fin dans son rêve Pietros l'appela il ne put le réveiller
***
D'ailleurs dans la progression du cargo Tore pouvait entendre des craquements sinistres Annonciateurs lui semblait-il d'une rupture imminente de la couche de glace
***
Une neige cendreuse s'était mise à tomber à gros flocons Les balais d'essuie-glace avaient du mal à l'évacuer du pare-brise
***
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