Sommes-nous devenus des momies du coeur face à l'injustice du monde ?
Faut-il que l'on organise pour nous tout un spectacle de la compassion pour que nous sortions de l'hiver de notre cœur, pour que nous retirions les bandelettes qui l'empêche de battre, pour que nous quittions notre habit d'individu hédoniste à la poursuite de notre seul plaisir pour redevenir un peu citoyen, citoyen de notre pays, mais aussi citoyen du monde, pour réagir à ses horreurs, ne pas s'en arranger avec le terrible et fataliste " Je ne peux rien y faire", le terrible et égoïste " Ce n'est pas à moi d'agir mais à l'Etat ", tout en votant soigneusement pour des équipes gouvernementales dont c'est le cadet des soucis qui le proclame et que nous approuvons donc, avec le terrible et hypocrite " ce n'est pas à moi d'agir mais aux organisations mondiales dédiées à cela" tout en nous arrangeant pour que nos états les privent des moyens d'agir efficacement.
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OCM (organisation de la compassion mondiale)
Dans notre société du spectacle, les guerres, les castrophes naturelles, les famines sont des moyens d'aviver notre compassion par médias interposés; mais leur relation objective et contextuali...
http://fablehaikus.over-blog.com/article-ocm-organisation-de-la-compassion-mondiale-45434316.html
Malheureusement il me semble que oui, il nous faut le spectacle de l'assassinat de sdf au Brésil pour faire des villes brésiliennes lors de la coupe du monde de football des villes sures :
http://internacional.elpais.com/internacional/2013/04/29/actualidad/1367188751_053079.html
http://www.slate.fr/lien/54863/bresil-nettoyage-social-assassinat-sans-abri-mondial-2014
Il faut le spectacle des naufragés de Lampedusa pour prendre conscience que ces malheureux ne font que s'ajouter aux 20000 morts en 20 ans en Méditerranée au large de Malte, de Lampedusa, pour que nous sortions de l'hiver de notre cœur, que nous retirions les bandelettes qui l'ont transformé en momie insensible pour que nous agissions en homme libre et responsable non pas de toute la misère du monde, mais de cette misère, là, ici, sous nos yeux, que nous pouvons atténuer, et peut-être à terme, il nous faut être optimiste, faire disparaître. Nous n'aurons pas à y sacrifier une livre de notre chair mais à y sacrifier telle ou telle addiction à laquelle notre société de consommation nous a incitée en nous réduisant à n'être plus que des robots mécaniques dont on remonte chaque jour la clé pour retendre le ressort de leur capacité à consommer.